Pourquoi vous en parler ?
Comme pour la population générale, les militaires et notamment ceux nouvellement affectés rencontrent des difficultés pour obtenir des rendez-vous chez les chirurgiens-dentistes de leur bassin d’emploi.
Bien que des visites dentaires réglementaires soient effectuées dans les antennes médicales militaires, les soins nécessaires doivent ensuite être réalisés en secteur civil.
Certes, les difficultés sont surtout identifiées à proximité des emprises militaires à Brive-la-Gaillarde, Tulle, Limoges et La Courtine, avec une estimation lissée sur 2 ans de moins de 100 patients concernés par site. Néanmoins, dans une recherche de solutions, les patients militaires sont fréquemment amenés à se déplacer au niveau des départements limitrophes et même à Bordeaux ou Toulouse. Aussi, les praticiens libéraux de la région peuvent alors être plus largement contactés.
Pour ces patients, le principal enjeu n’est pas le délai d’attente mais bien le fait de pouvoir accéder à une prise en charge indispensable aux maintiens de leurs aptitudes professionnelles.
En lien avec une potentielle projection (= mission à l’étranger), il s’agit pour eux d’éviter en priorité des complications ultérieures lors de la mission, où les possibilités de prise en charge pourront être inexistantes ou au mieux difficiles (isolement géographique, sécurité des déplacements… ).
Un plan de traitement fonctionnel est avant tout recherché.
Prendre en charge un patient militaire : ce qu’il faut savoir
La prise en charge d’un patient militaire peut soulever des interrogations pour un chirurgien-dentiste.
Pourtant, l’implication demandée reste comparable à celle d’un patient civil, avec quelques particularités organisationnelles à connaître.
Voici les points essentiels à retenir :
1. Un suivi dentaire structuré
Les militaires bénéficient de visites dentaires réglementaires tous les ans ou tous les deux ans selon le risque apprécié par le chirurgien-dentiste des armées (risques infectieux, carieux… ).
Ces examens sont réalisés au sein des antennes médicales militaires par des praticiens d’active ou de réserve.
2. Pas de validation requise
Depuis 2019, l’avis du praticien traitant civil n’est plus requis pour la validation de l’aptitude.
Le rôle du chirurgien-dentiste libéral « se limite » ainsi à son rôle thérapeutique et à la réalisation des soins courants.
3. Des soins orientés vers l’opérationnalité
Avant un départ en mission, la priorité est de prévenir les complications douloureuses, infectieuses et fonctionnelles :
- Élimination des foyers infectieux et des potentielles portes d’entrée
- Traitement des lésions carieuses
- Reprise des restaurations défectueuses
- Pas de traitements provisoires : les solutions doivent être stables et pérennes.
Une mission dure de 4 à 6 mois est peut-être prolongée en fonction du contexte et/ou des difficultés logistiques et tactiques rencontrées. La prise en charge sera donc avant tout fonctionnelle : l’idée étant de stabiliser l’état du patient en évitant toute complication potentielle. Typiquement et à titre d’exemple : mieux faut laisser une dent en sous-occlusion avec un projet prothétique ultérieur qu’une reconstitution volumineuse risquant de se fracturer.
4. Une urgence ? Une gestion cadrée
La raison d’être de cette organisation est de prévenir les complications. Hormis pour les nouvelles recrues, les urgences dentaires hors complications de soins et traumas devraient rester rares.
En cas de besoin, l’antenne médicale militaire pourra être contactée.
Votre interlocuteur ressource : l’antenne médicale militaire
A la suite des visites dentaires réglementaires, des courriers sont systématiquement rédigés et remis aux patients à votre attention. Lors de la prise du rendez-vous, vous pouvez alors demander à disposer de ce document.
Si des questions apparaissent ou subsistent après la consultation, l’antenne médicale militaire à l’origine de la demande reste votre interlocuteur privilégié (approche thérapeutique différente, délai de prise en charge incompatible… )
Accueillir un patient militaire ne signifie pas une implication complexe.
Il s’agit avant tout d’appliquer les bonnes pratiques cliniques, en tenant compte de besoins spécifiques liés à leur mission.
Crédit photo : © Ministère des Armées
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